Article original le 20 avril 2023
Pendant la conflit de travail actuel Les Canadiens entendront les syndicats de la fonction publique et le négociateur de l'employeur, le Conseil du Trésor. Il n'y a que deux façons de résoudre cette affaire. L'une est une entente négociée ratifiée par les membres du syndicat. L'autre est une loi de retour au travail qui impose des conditions ou renvoie les questions à l'arbitrage exécutoire. Les deux parties ont tout intérêt à trouver un terrain d'entente, mais cela peut prendre du temps et mettre à l'épreuve la patience du grand public.
Des milliers de superviseurs, de gestionnaires et de cadres de partout au pays sont cachés à la vue de tous. Ils sont eux aussi des fonctionnaires. Ils ont eux aussi été touchés par la montée de l’inflation. Ils ont eux aussi des familles et des ménages qui dépendent d’eux. Ils ont eux aussi besoin d’augmentations de salaire.
Les managers sont souvent la cible de clichés sarcastiques. Pourtant, leur importance mérite plus de respect et d’attention. Les managers jouent un rôle essentiel pour déterminer si les organisations du secteur public sont productives en définissant les priorités et les tâches, en exerçant un contrôle de la qualité et en interagissant avec les autres équipes. Ils sont l’intermédiaire entre la haute direction et la base. Ils sont essentiels pour définir la culture et les valeurs de l’organisation et pour déterminer si les environnements de travail sont inclusifs et sains. Ils jouent un rôle essentiel dans la fourniture de commentaires sur les performances et l’identification des talents pour investir dans la formation et les promotions futures. Pour beaucoup d’entre eux, l’accélération des modalités de travail hybrides a apporté de nouveaux défis et fait appel à de nouvelles compétences. Leur travail peut être exigeant et mettre à rude épreuve la résilience et le bien-être.
Par le passé, les préoccupations des cadres et des dirigeants ont été mises de côté lors des négociations collectives et les augmentations de salaire ont été reportées bien après que les syndicats aient conclu un accord. Les préoccupations spécifiques des cadres ne sont prises en compte que de manière périodique.
Plus de 155 000 fonctionnaires fédéraux sont en grève. Ces services seront touchés
Je pense que nous pouvons faire mieux cette fois-ci. J'aimerais que la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, s'engage à l'avance à mettre en place immédiatement, à la fin de cette ronde de négociations avec les syndicats, une augmentation économique équitable pour les cadres. Mais elle devrait aller plus loin. Elle devrait s'asseoir avec l'Association professionnelle des cadres supérieurs de la fonction publique et élaborer un mandat pour un examen approfondi des enjeux du groupe de la direction, qui comprennent l'approche de la rémunération totale, l'approche de la rémunération à risque, la structure du groupe de la direction (le nombre de niveaux) et les questions d'inversion salariale entre les cadres et les professionnels qu'ils supervisent souvent. La méthodologie de classification des postes de direction doit être mise à jour pour le monde du travail des années 2020.
Elle devrait rétablir le Comité consultatif externe sur le maintien en poste et la rémunération du personnel de direction, qui a existé de 1997 à 2015, et le doter d’une expertise de pointe familière avec les secteurs privé et sans but lucratif et la nature changeante du travail.
J’aimerais voir un engagement de la part de tous les partis politiques à investir dans la capacité de la fonction publique et à au moins doubler l’investissement annuel dans la formation et le développement du leadership.
L’un des regrets que je porte à mon poste de greffier du Conseil privé est de ne pas avoir attiré davantage l’attention sur ces questions. À l’époque, le système de rémunération et la ronde de négociations collectives précédente ont créé un contexte dans lequel le président du Conseil du Trésor a choisi de ne pas soulever d’autres questions, comme c’était sa prérogative. Nous sommes en 2023 et l’attention se porte à nouveau sur le processus de négociation collective. Les gestionnaires de la fonction publique devraient eux aussi avoir leur mot à dire.