Article original le 11 février 2023

Le secteur public canadien vit actuellement une période faste. En général, il n'attire l'attention des politiciens et des experts que de temps à autre, en réponse à un problème ou à une panne spécifique. Cette boucle de rétroaction a été un moteur essentiel du changement, les gouvernements cherchant à faire disparaître la douleur et s'engageant à régler le problème et à faire en sorte qu'il ne se reproduise plus.

En 2022, des nuages sombres se sont accumulés et la brève période de bonne humeur concernant le secteur public pendant la pandémie s'est transformée en une morosité généralisée. Je ne vais pas contester le diagnostic ici. Je veux plutôt contester l'un des remèdes être flotté – une commission royale ponctuelle – et proposer une alternative.

Pour améliorer le fonctionnement du secteur public, les gouvernements devraient toujours investir dans des moyens d’apporter des points de vue et des conseils plus nouveaux et plus objectifs, de remettre en question l’incrémentalisme et l’orthodoxie et d’aider la fonction publique à élaborer des options réalisables que les gouvernements pourraient envisager. Nous ne le faisons pas autant au Canada que dans d’autres pays, et beaucoup moins que par le passé. Le Canada a laissé sa chaîne d’approvisionnement en matière de génération d’idées et de débats sur son secteur public s’éroder jusqu’à un état pitoyable et est devenu plus dépendant des cabinets de conseil pour obtenir des points de vue extérieurs.

Que ferait une commission royale ? Elle commanderait des recherches, tiendrait des consultations, organiserait des discussions et produirait un rapport contenant des recommandations. Cependant, les commissions royales ont un bilan mitigé en matière de qualité et d’influence. Elles finissent par refléter les points de vue et les idiosyncrasies des personnes choisies pour les diriger, et parfois des cadres supérieurs qui les poussent dans les coulisses. Certaines se révèlent être des ratés.

Voici quelques idées de mesures pratiques qui poursuivraient le même objectif mais généreraient un rendement bien plus important qu’une commission ponctuelle. Vous pourriez considérer cela comme un investissement dans un portefeuille plutôt que dans une seule action.

Le gouvernement fédéral devrait recréer le Conseil consultatif du premier ministre sur la fonction publique, sur le modèle de celui qui a aidé Stephen Harper et qui a été dissous par Justin Trudeau. mécanisme utile de s’appuyer sur un groupe de dirigeants de haut niveau des secteurs privé et à but non lucratif.

Le gouvernement devrait collaborer avec le Parlement pour créer un nouveau comité mixte de la Chambre des communes et du Sénat sur la fonction publique. Il s’agirait de lui confier le mandat de se projeter dans l’avenir et d’explorer des moyens de « pérenniser » la fonction publique et de formuler des recommandations applicables. Ce serait un point de convergence précieux et un complément aux autres comités qui se concentrent toujours sur des épisodes médiatiques précis survenus récemment et qui, malheureusement, se retrouvent souvent dans un jeu stérile de reproches. Il y a beaucoup de possibilités de tirer parti de l’expertise des sénateurs et de faire participer les députés à l’élaboration de solutions.

Le gouvernement devrait créer un Fonds permanent pour un gouvernement meilleur, sous la responsabilité du Conseil du Trésor, qui est le conseil de gestion du gouvernement. Il y a une pénurie de ressources pour financer des recherches plus approfondies, organiser des conférences, des ateliers et des forums en ligne et faire venir des experts extérieurs à la fonction publique et au Canada. Au lieu d'un exercice ponctuel dans le cadre d'une commission royale, le Canada a besoin de capacités beaucoup plus permanentes. Le Fonds pour un gouvernement meilleur pourrait servir à fournir un financement de base et de projet aux groupes de réflexion de tout le Canada qui travaillent sur les questions du secteur public. Bon nombre d'entre eux sont actuellement à court d'énergie, mais ils pourraient rapidement prendre de l'ampleur. Le fonds pourrait fournir de l'argent aux fondations et aux écoles d'administration publique et de politique publique des universités. Un fonds de 1420 millions de livres sterling par an générerait un rendement bien plus élevé que le programme de recherche de n'importe quelle commission ponctuelle. Ce serait un petit investissement en R-D, compte tenu du fait que le gouvernement fédéral dépense 14360 milliards de livres sterling par an.

Une bonne façon d’ouvrir le secteur public à de nouvelles perspectives et idées est de faire en sorte que les gens aillent et viennent d’un ordre de gouvernement à l’autre, ainsi que dans les secteurs privé et sans but lucratif. Les échanges peuvent être mutuellement bénéfiques et permettre aux deux partenaires de s’améliorer. Le gouvernement devrait étendre le petit programme Échanges Canada de façon à ce qu’à tout moment, non pas une poignée, mais au moins 100 personnes se déplacent dans chaque direction pour des missions rémunérées. Au fil du temps, cela contribuerait à combler un large fossé en matière de connaissance et de compréhension mutuelles et à créer un bassin de talents plus diversifié.

Les défis de gestion, d’administration et de prestation de services du secteur public sont partagés par les gouvernements fédéral, provinciaux, municipaux et autochtones. Ces gouvernements travaillent toujours ensemble sur les services et les défis communs en matière de politiques – pourquoi ne pas également aborder les questions de gestion ? Le gouvernement fédéral devrait faire appel au Conseil de la fédération (la voix des provinces), à la Fédération canadienne des municipalités (la voix des villes et des villages) et aux organisations autochtones nationales (la voix des gouvernements et des organismes de services autochtones) pour élaborer un plan de travail commun visant à renforcer les capacités du secteur public canadien dans son ensemble. Le plan de travail devrait encourager la mobilité des personnes et des idées au-delà des silos juridictionnels et tenter d’accélérer le rythme de diffusion des pratiques exemplaires.

Il faudra du temps pour reconstruire la chaîne d’approvisionnement en idées qui s’est appauvrie et maintenir le secteur public canadien en pleine croissance, mais cela sera payant. Le secteur public est le plus grand ensemble d’institutions et le plus grand employeur du pays, et il a une incidence sur tout le reste. Que nous choisissions d’élire des politiciens qui croient en un gouvernement plus grand ou plus petit et en un rôle plus ou moins important du gouvernement fédéral au sein de la fédération, ils devraient tous se soucier d’assurer un bon gouvernement. La paix et l’ordre peuvent être insaisissables. Un bon gouvernement ne l’est pas nécessairement.

Article original le 11 février 2023

Le secteur public canadien vit actuellement une période faste. En général, il n'attire l'attention des politiciens et des experts que de temps à autre, en réponse à un problème ou à une panne spécifique. Cette boucle de rétroaction a été un moteur essentiel du changement, les gouvernements cherchant à faire disparaître la douleur et s'engageant à régler le problème et à faire en sorte qu'il ne se reproduise plus.

En 2022, des nuages sombres se sont accumulés et la brève période de bonne humeur concernant le secteur public pendant la pandémie s'est transformée en une morosité généralisée. Je ne vais pas contester le diagnostic ici. Je veux plutôt contester l'un des remèdes être flotté – une commission royale ponctuelle – et proposer une alternative.

Pour améliorer le fonctionnement du secteur public, les gouvernements devraient toujours investir dans des moyens d’apporter des points de vue et des conseils plus nouveaux et plus objectifs, de remettre en question l’incrémentalisme et l’orthodoxie et d’aider la fonction publique à élaborer des options réalisables que les gouvernements pourraient envisager. Nous ne le faisons pas autant au Canada que dans d’autres pays, et beaucoup moins que par le passé. Le Canada a laissé sa chaîne d’approvisionnement en matière de génération d’idées et de débats sur son secteur public s’éroder jusqu’à un état pitoyable et est devenu plus dépendant des cabinets de conseil pour obtenir des points de vue extérieurs.

Que ferait une commission royale ? Elle commanderait des recherches, tiendrait des consultations, organiserait des discussions et produirait un rapport contenant des recommandations. Cependant, les commissions royales ont un bilan mitigé en matière de qualité et d’influence. Elles finissent par refléter les points de vue et les idiosyncrasies des personnes choisies pour les diriger, et parfois des cadres supérieurs qui les poussent dans les coulisses. Certaines se révèlent être des ratés.

Voici quelques idées de mesures pratiques qui poursuivraient le même objectif mais généreraient un rendement bien plus important qu’une commission ponctuelle. Vous pourriez considérer cela comme un investissement dans un portefeuille plutôt que dans une seule action.

Le gouvernement fédéral devrait recréer le Conseil consultatif du premier ministre sur la fonction publique, sur le modèle de celui qui a aidé Stephen Harper et qui a été dissous par Justin Trudeau. mécanisme utile de s’appuyer sur un groupe de dirigeants de haut niveau des secteurs privé et à but non lucratif.

Le gouvernement devrait collaborer avec le Parlement pour créer un nouveau comité mixte de la Chambre des communes et du Sénat sur la fonction publique. Il s’agirait de lui confier le mandat de se projeter dans l’avenir et d’explorer des moyens de « pérenniser » la fonction publique et de formuler des recommandations applicables. Ce serait un point de convergence précieux et un complément aux autres comités qui se concentrent toujours sur des épisodes médiatiques précis survenus récemment et qui, malheureusement, se retrouvent souvent dans un jeu stérile de reproches. Il y a beaucoup de possibilités de tirer parti de l’expertise des sénateurs et de faire participer les députés à l’élaboration de solutions.

Le gouvernement devrait créer un Fonds permanent pour un gouvernement meilleur, sous la responsabilité du Conseil du Trésor, qui est le conseil de gestion du gouvernement. Il y a une pénurie de ressources pour financer des recherches plus approfondies, organiser des conférences, des ateliers et des forums en ligne et faire venir des experts extérieurs à la fonction publique et au Canada. Au lieu d'un exercice ponctuel dans le cadre d'une commission royale, le Canada a besoin de capacités beaucoup plus permanentes. Le Fonds pour un gouvernement meilleur pourrait servir à fournir un financement de base et de projet aux groupes de réflexion de tout le Canada qui travaillent sur les questions du secteur public. Bon nombre d'entre eux sont actuellement à court d'énergie, mais ils pourraient rapidement prendre de l'ampleur. Le fonds pourrait fournir de l'argent aux fondations et aux écoles d'administration publique et de politique publique des universités. Un fonds de 1420 millions de livres sterling par an générerait un rendement bien plus élevé que le programme de recherche de n'importe quelle commission ponctuelle. Ce serait un petit investissement en R-D, compte tenu du fait que le gouvernement fédéral dépense 14360 milliards de livres sterling par an.

Une bonne façon d’ouvrir le secteur public à de nouvelles perspectives et idées est de faire en sorte que les gens aillent et viennent d’un ordre de gouvernement à l’autre, ainsi que dans les secteurs privé et sans but lucratif. Les échanges peuvent être mutuellement bénéfiques et permettre aux deux partenaires de s’améliorer. Le gouvernement devrait étendre le petit programme Échanges Canada de façon à ce qu’à tout moment, non pas une poignée, mais au moins 100 personnes se déplacent dans chaque direction pour des missions rémunérées. Au fil du temps, cela contribuerait à combler un large fossé en matière de connaissance et de compréhension mutuelles et à créer un bassin de talents plus diversifié.

Les défis de gestion, d’administration et de prestation de services du secteur public sont partagés par les gouvernements fédéral, provinciaux, municipaux et autochtones. Ces gouvernements travaillent toujours ensemble sur les services et les défis communs en matière de politiques – pourquoi ne pas également aborder les questions de gestion ? Le gouvernement fédéral devrait faire appel au Conseil de la fédération (la voix des provinces), à la Fédération canadienne des municipalités (la voix des villes et des villages) et aux organisations autochtones nationales (la voix des gouvernements et des organismes de services autochtones) pour élaborer un plan de travail commun visant à renforcer les capacités du secteur public canadien dans son ensemble. Le plan de travail devrait encourager la mobilité des personnes et des idées au-delà des silos juridictionnels et tenter d’accélérer le rythme de diffusion des pratiques exemplaires.

Il faudra du temps pour reconstruire la chaîne d’approvisionnement en idées qui s’est appauvrie et maintenir le secteur public canadien en pleine croissance, mais cela sera payant. Le secteur public est le plus grand ensemble d’institutions et le plus grand employeur du pays, et il a une incidence sur tout le reste. Que nous choisissions d’élire des politiciens qui croient en un gouvernement plus grand ou plus petit et en un rôle plus ou moins important du gouvernement fédéral au sein de la fédération, ils devraient tous se soucier d’assurer un bon gouvernement. La paix et l’ordre peuvent être insaisissables. Un bon gouvernement ne l’est pas nécessairement.